mardi 10 septembre 2013

Le fantasme du libertaré


On ne sait pas trop si le fantasme tient du fanatique ou de l'illuminé, ce qui est à peu près la même chose, mais le dernier billet de Pierre Chappaz dans la Tribune des "experts" pique les yeux. L'exilé fiscal qui vit en Suisse veut nous donner des leçons d'économie pour sortir la France de la crise en appliquant en appliquant des mesures ultra-strictes façon "Thatcher". 
Si ses mesures proposées feraient presque passer le plus intégriste du Medef pour un gauchiste, je ne suis pas vraiment étonné de ce genre de délire de la part d'un admirateur de la grande maîtresse ultra-individualiste et apôtre de l’égoïsme Ayn Rand qui inspire de nouveau les plus ultra-libéraux en exil, j'imagine que son ami  Hashtable doit apprécier du fond de la Belgique ce billet réconfortant.
Pierre Chappaz rêve donc d'appliquer  des mesures de tortionnaires dans un pays qu'il ne connaît plus que comme touriste, il rêve d'appliquer aux autres ce qu'il ne subira jamais, il parle de "libérer" le travail en ne donnant que la liberté aux patrons de flinguer leurs employés et pour mieux les exploiter, l'illusion commence par augmenter les salaires nets de 50% en mettant en cause ce que les libéraux appellent les "charges sociales" du patron, en réalité les cotisations qui font votre sécurité.
La suite n'est qu'un flot de provocations avec la suppression du Code du Travail, la suppression des 35 heures, la suppression du Smic (les salauds de pauvres), l'arrêt des subventions aux syndicats (repaire de gauchistes) , la réduction du nombre de fonctionnaires (les feignasses), la limitation de l'assistanat (la plaie) en limitant les indemnités chômage et j'en passe.
Le libertarien qu'il est, défend ses idées extrêmes pour lancer son débat: comment sortir la France de l'impasse? Comme si elle était vraiment dans une impasse. Il propose sa révolution libérale ou plutôt l'évolution vers un  totalitarisme ultra-libéral digne du régime de Pinochet. 
L'illusion se termine par une citation de Margaret Thatcher qui, pourtant, a eu la main lourde du bourreau d'ouvrier: "Un homme a le droit de travailler comme il veut, de dépenser ce qu'il gagne, de posséder sa propriété, d'avoir l'État pour serviteur et non pour Maître".
Et comme disait un camarade moins connu mais beaucoup plus sympathique, "ces bienfaits du libéralisme où tout le monde  peut s'enrichir à condition d'être riche au départ".

17 commentaires :

  1. une bonne paire de claques dans la gueule
    voilà ce qu'il mérite

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  2. ce has been ne sait plus quoi faire pour exister du haut de ces montagnes.

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  3. "en mettant en cause ce que les libéraux appellent les "charges sociales" du patron" et qui sont en réalité, dans le plan comptable, un élément du salaire.

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  4. Ce sont des idées d'utopiste qui montrent bien qu'il ne connait rien à la conjoncture. Vous avez faim? Eh bien mangez ! On peut pas? Bah, forcez vous !

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    1. Ce sont des idées de ceux qui ne connaissent pas la misère, de ceux qui marchent sur les autres.

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  5. "Libérer le travail", mais en laissant toujours les chaines aux mêmes.

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    1. Oui, on aura la liberté de choisir notre emploi précaire.

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    2. nan, comme dans "le travail rend libre", tsais.

      remarque, la fin des subventions aux syndicats, ca leur redonnera peut-être le goût du combat.

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  6. Excellent :-)))

    On le reconnaît bien, ce sinistre ! Bravo Frédo !

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