50 milliards d'euros par an, c'est la somme astronomique estimée de l'évasion fiscale que nous présente le sénateur Eric Bocquet par un rapport de la mission d'enquête sénatoriale. Si on savait qu'un nombre impressionnant de contribuables sans scrupules planquaient leur pognon dans des paradis fiscaux, c'est surtout la somme qui est impressionnante, cette somme qui est forcément un gros manque à gagner pour l'Etat ne gênait pas le gouvernement précédent pour qui jusqu'à 600 milliards de dettes, rien de grave. Même le Figaro n'hésite pas à écrire que cela "représente, au moins, le montant du remboursement des intérêts de la dette française chaque année". C'est dire la gravité.
Si les petits entrepreneurs se font souvent prendre pour fraude parce qu'ils s'y prennent comme des manches, les grosses entreprises usent de moyens légaux mais avec l'éthique dans le fion en délocalisant parfois des sièges sociaux dans des paradis fiscaux pour rajouter du beurre sur les revenus des plus gros actionnaires.
La société de droit néerlandais, Renault-Nissan BV, par exemple, n'est pas là pour nous créer des modèles autos séries limités Leerdammer. Il parait qu'on appelle ça dans le jargon financier un contrat de façonnage: les usines sont en France avec de faibles rémunérations mais le siège est à l'étranger, en l’occurrence les Pays-Bas, avec une fiscalité très avantageuse. C'est légal, un peu magouille mais légal. Et les dirigeants de ces mêmes boites qui passent leur temps à demander des aides publiques avec les impôts des français et donc de leurs salariés pour ne pas les mettre à la porte. Légal mais franchement à dégueuler.