Le mur de Morano

Le mur des cons du local du syndicat de la magistrature fait beaucoup jaser à droite, normal, et un peu à gauche, normal aussi après tout. Certains politiques sont plus touchés que d'autres et c'est à croire que la reconnaissance passe mal alors qu'ils sont prêt à parcourir les plateaux de télévision pour faire parler d'eux.

Nadine Morano peste depuis quelques jours après ce fameux mur des cons alors qu'elle mérite parfaitement sa place et même la place d'honneur pour son oeuvre.

"Elle regrette", "elle demande la dissolution du syndicat", "elle s'indigne", "elle n'a plus confiance en ceux qui représente la justice", blabla et blabla, bref elle devient hors catégorie chez les cons moyens et elle mériterait un mur plus en rapport avec sa notoriété: un grand mur de posters rien que pour elle.

"Je suis sarkozyste jusqu'au bout des globules.C'est une question d'efficacité et de méthode. Qui lui arrive à la cheville ? Pour l'instant, personne. Pour moi, il y a Napoléon, De Gaulle et Sarkozy. Entre, c'est peanuts . N'écrivez pas cela, sinon on va dire que je suis sarko-barge."

Jean-François Copé, le début de la fin

Les manifestations contre le Mariage pour tous commencent sérieusement à tourner en eau de boudin comme dirait ma chère maman et pendant ce temps-là celui qui va perdre le plus dans la digne opposition politique que l'UMP nous montre est certainement Jean-François Copé.

Cela fait plusieurs jours qu'on ne le sent pas très bien, le cul entre deux chaises, un coup j'allume la mèche  un coup j'essaye de l'éteindre, un jour je sors les plus grosses daubes avec mon air méchant pour m'attirer l'électorat le plus à droite, le lendemain je fais mon moralisateur à deux francs six sous pour rappeler à tous, surtout ceux qui ont voté Fillon, que je suis un chef.

La morale et la transparence de Copé parlons-en, le jour où François Fillon a déclaré son patrimoine juste pour emmerder son rival de droite, je ne l'ai jamais vu avec un teint aussi pale, blanc comme un cul le Copé! A croire que la ville de Meaux allait découvrir des vertes et des pas mûrs sur le pianiste local. Notez que je m'en tape de sa fortune, il est avocat tout de même, ça paye.

Il sent le vent tourner le Copé, la loi passe demain, les manifestations se radicalisent et il ne veut pas prendre le train vers l'enfer en compagnie de Boutin, Collard, Barjot, Guaino et compagnie alors aujourd'hui il tente le rôle du  moralisateur mais plutôt en mode rétro-pédalage sur piste noire, trop tard pour s'arrêter.

Je ne savais même pas qu'il avait continué son métier, il vient juste d'annoncer qu'il cessait sa fonction d'avocat dans la crainte d'accusation de conflit d’intérêt bien qu'officiellement c'est à titre personnel (et parce que la loi va lui obliger) qu'il a pris la décision de se consacrer maintenant exclusivement à sa famille politique et à son pays. Il fallait le faire, il fallait oser, jusqu'à maintenant, Jean-François Copé faisait de la politique en touriste et gagnait son pognon dans son cabinet.  Sa double casquette et ses leçons de morale à géométrie variable commencent à taper sur le système de beaucoup jusque dans son camp et pas que pour son élection douteuse. Je vous souhaite bien du courage les militants UMP, vous avez mangé votre pain blanc ce dimanche, c'est fini demain.

Rigolons encore sur une de ses citations dont on se souviendra “Si nous venons au pouvoir, nous prendrons nos responsabilités et réécrirons une partie de la loi dans le cadre d’une politique familiale”

Du sang dans la bouche

C'est l'escalade dans les médias chez les anti-tout, le mariage pour tous les rend totalement hystérique et les neurones à vifs, ils se mettent à fantasmer sur une révolution au pas de l'oie en direction de l'Elysée, les meneurs se font dépasser par la droite alors la grande Frigide en rajoute jusqu'à en vomir, elle promet du sang au président de la république. Même la famille Le Pen, de mémoire, n'avait jamais été aussi loin dans les menaces.

C'est un festival de conneries de la part de tout les protagonistes de la Manif pour tous, un vrai concours au buzz pour faire plier le gouvernement. Frigide Barjot a beau essayé de se désolidariser des rasés du bulbe qui cherchent la baston dans la rue, elle cherche bien la merde de son coté avec ses petites phrases qui excitent les plus chauds manifestants.

Ce n'est plus la démocratie qu'elle cherche avec ses sbires car le projet de loi sur le mariage homosexuel, adopté vendredi par le Sénat qui reviendra à l'Assemblée nationale dès mercredi prochain, des allers-retour on ne peut plus démocratique même si elle et ses amis comme Boutin ou Mariton parlent de coup d'état du gouvernement. Ils oublient tous que cette loi était dans les promesses de François Hollande et qu'il a été en parti élu pour ça, démocratiquement.

"Un couperet vient de tomber sur la tête du peuple, a-t-elle poursuivi. Hollande veut du sang, il en aura! Tout le monde est furieux. Nous vivons dans une dictature", Frigide Barjot va finir à l'asile a ce rythme, elle parle du peuple mais quel peuple? Les petits bourges de droite ou les fous de Civitas? Le vrai peuple n'en a rien à foutre de son combat pour empêcher les homosexuels de vivre normalement, le vrai peuple aurait à la limite besoin de sa grande gueule pour défendre les salariés contre les licenciement boursiers. Qu'elle arrête, comme ses collègues Boutin, Jacob, Mariton ou Copé de parler au nom des Français et de mêler les français dans leur délire.

En tout cas, une chose est sûr, c'est que les journaux n'ont pas fini de parler d'eux et c'est certainement ce qu'il cherchent, après Boutin dans le gaz, Mariton la provocation une fois par jour et Copé qui tente d'exister face à Fillon, Barjot à l'air de se satisfaire de cette situation, BFM fait même le taxi pour elle.

Ca ressemble au slogan de l’émission Groland "l'information c'est vous qui la vivez, c'est nous qui en vivons", l'humour en moins et les baffes en plus.

Repris de justice toi-même

Christian Jacob est sympa mais bourru et surtout on a un peu l'impression qu'il s'est trompé de parti politique. Quand, en pleine opération moralisation de la vie politique lancée par Jean-Marc Ayrault, Christian Jacob se fâche comme si il avait quelque chose à craindre, il balance à tout va contre ses petits camarades et comme dans les cours d'écoles, ce n'est pas très beau à entendre. Ressortir devant les caméras de télévision les vieilles affaires qui ont touché personnellement Jean-Marc Ayrault et Harlem Désir dans leur passé et qui ont été jugé et classé fait preuve d'un manque flagrant de classe du député le plus plouc de l'Assemblée nationale, un peu comme un règlement de compte au comptoir d'un troquet entre chasseurs.

Si il est en colère le Christian c'est en lien avec le rapport Sauvé sur les conflits d'intérêts qu'il avait activement demandé en 2011, enfin, c'est surtout Sarkozy qui l'avait demandé après les remous vaseux de l'affaire Woerth, il y avait eu une demande urgente à l'époque de création ne sanction pénale contre les déclarations de patrimoine erronées. Il ne faut donc pas mettre tout le monde dans le même panier, surtout des socialistes.

Bon, à l'époque,  ce rapport n'avait pas beaucoup plus à certains comme Gérard Longuet, Jean-François Copé et le célèbre pitre Jean-Jacques Myard, on peut les comprendre vu le nombre impressionnant d'amis de droite condamnés par la justice ou encore confrontés à elle depuis une quinzaine d'année.

Si j'écris que Christian Jacob donne l'impression de s'être trompé de parti, ce n'est pas pour la balance mais pour son coté exemplaire et moral. Je déconne.

Par contre, s'il veut aussi déballer les casiers de ses camarades de l'UMP à la télé, je lui suggère un créneau de 2-3 heures parce que la liste est très longue et bien fournie, A l'UMP on est pas des petits joueurs comme Ayrault ou Désir, on est aussi, par exemple, mis en examen pour blanchiment d’argent ou pour détournements de fonds.

Le Cahuzac laisse pantois

Contrairement à ce que l'on peut lire, surtout dans les blogs de droite bien à l’affût des déclarations enflammées de leurs leader politique, il n'existe pas de tous pourris en politique, il n'existe qu'un pauvre type qui a menti et qui a bien pourri l'ambiance. La droite a trouvé un gros nonosse à ronger et elle va essayer de justifier l'injustifiable en attaquant pour se défendre, certains de ses élites vont s'en prendre plein la tête dans quelques temps.

C'est bien connu, la meilleure défense c'est l'attaque et les fidèles de l'ancien président foncent dans le tas, Jérôme Cahuzac se fait massacrer dans les médias mais c'est surtout François Hollande qui trinque, comme si il était au courant des affaires de son ministre, comme si il aurait pris le risque de se faire griller pour si peu.

Franchement toi, tu prendrais l'avion pour New York avec ton pote si tu savais qu'il avait dansé en boite de nuit avec Ben Laden dans une autre vie?

Alors nous avons droit a tout un tas de crétins qui nous expliquent qu'avant de donner l'exemple il faut être exemplaire. Nadine Morano fait mieux encore avec son "Cahuzac a menti avec un tel aplomb que ça laisse pantois", comme si elle ne se réjouissait pas de cette occasion de sortir sa morale à deux balles.

Mais elle est vraiment très forte quand elle affirme avec un air limite de compassion politique que ce n'est pas parce que quelqu'un se comporte de cette manière que les responsables politiques sont des tous pourris. On y croirait presque et on se dit que la madame est devenu raisonnable mais non puisqu'elle explique qu'en fait  le mensonge de Cahuzac illustre très bien ce qu'elle déteste le plus, "cette espèce de gauche caviar, moralisatrice et qui n'a pas de leçons de morale à donner".

Il y a pas de "tous pourris" sauf à gauche, c'est simple comme bonjour avec la miss. On va donc attendre la fin de cette affaire et j'espère qu'elle va nous expliquer la grande morale de son parti politique et des nombreux élus exemplaires qui le représentent, la liste des confrontés à la justice est longue, on la trouve aisément sur le net.